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Transition partie 4 2024

« Ce chapitre 2024 vient compléter les pages de ma rubrique « Au fil de mes pensées » 2024. J’y apporte des précisions supplémentaires sur les détails de mon intervention chirurgicale de mammoplastie. »

Janvier…

Ce début d’année est quelque peu compliqué pour moi… Je reste totalement bouleversé par la tentative d’homicide à mon encontre voici moins d’une semaine de la part de machin phobe. Pour parfaire le tout, à la suite de conversations très houleuses avec ma mère et mon frère ainé, je me vois dans l’obligation de rompre tout contact avec eux. Ceci affecte énormément ma stabilité émotionnelle. Une nouvelle fois, je suis accusé du mal-être de la famille. Une nouvelle fois, j’accuse le coup… 😓 Mais une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule : alors que j’ai mon rendez-vous de programmé le 25 janvier pour ma mammoplastie, un appel de leur service vient de m’annuler celui-ci. Motif : ils ne prennent plus de patientes transgenres, en cause, le grand nombre d’opérations pour reconstruction suite à des maladies de type cancer et autres. Bientôt un an que le rendez-vous avait été programmé, une nouvelle fois la porte se referme devant moi… 

Je suis bien décidé à ne pas rester sur un échec, hors de question d’attendre un an de plus… Je consulte la liste des chirurgiens plasticien sur Toulouse, je consulte les avis, j’appelle, explique à nouveau ma situation. Ma persistance finit par payer, j’obtiens un nouveau rendez-vous avec le Dr Lavigne, ce sera le 7 février. En revanche, un problème majeur est à résoudre, c’est le financement. Nîmes devait me prendre en charge intégralement. Le choix de me faire opérer à Toulouse est tout autre, il va falloir que je trouve comment financer l’intervention. Une tout autre histoire…. Ainsi, les semaines passent, mon état mental se dégrade de semaine en semaine, à tel point que j’ai pris rendez-vous avec la psychologue de mon entreprise. Elle aussi est très inquiète de mon état. Au bord du burn-out, je fais bonne figure tout simplement. Malgré tous mes efforts, la situation se dégrade de plus en plus. Les mois à venir vont venir confirmer mes doutes, une fois de plus.

Février

Le 6 nouvel entretien avec la psychologue du travail, il faut prendre une décision, elle me propose donc de passer à mi-temps thérapeutique et de faire ma demande auprès de la DRH. J’ai besoin de temps pour me remettre de tout ce qui se passe. Je passe à 80% et je ne travaille plus le mercredi durant trois mois. De plus, elle va régulièrement me suivre pendant quelque temps. Une nouvelle étape, mais nécessaire à mon bien-être.

Nous voici le 7 février, j’ai rendez-vous à 11 h 15 à Toulouse. Comme à mon habitude, j’arrive avec trente minutes d’avance. J’ai tellement hâte de savoir ce que l’on va me dire. C’est un homme, la cinquantaine, avenant, souriant, très agréable. L’une de ses premières questions est de connaitre mon parcours et comment je me suis tourné vers lui.

Après plusieurs questions de routine vient l’examen de ma poitrine actuelle. Il me fait comprendre que ça ne va pas être simple, je n’ai, malgré les hormones, absolument pas de poitrine, et la tâche s’avère compliquée, mais réalisable quoi qu’il en soit. De très bon conseil, il me propose de rester sur un bonnet de moyenne taille qui convienne à ma morphologie. Je suis alors en total accord avec lui, mon souhait étant d’avoir une poitrine convenable, et non quelque chose qui m’handicap au quotidien. Puis vient le côté administratif et financier. 

L’administratif ne me pose aucun problème, jusque-là, je m’en suis parfaitement sorti. Quant au côté financier, là, ce n’est pas la même histoire, mais je compte bien trouver une solution, coûte que coûte. Il me propose donc de m’opérer le 7 mars. Je suis ravie de cette nouvelle 😁. Je quitte son cabinet et un nouveau rendez-vous est fixé le 26 pour convenir des dernières formalités. Il me donne également le numéro de téléphone de l’anesthésiste qui sera en charge durant l’opération.

Dans L’attente de mes prochains rendez-vous fixés à la fin du mois, il me reste des tâches à accomplir. Pour commencer, je contacte ma banque et fais une demande de prêt personnel pour subvenir aux frais de l’intervention. À la vue de ma situation professionnelle, le dossier est solide, je n’ai aucun mal à obtenir les fonds qui me sont nécessaires. Enfin, une bonne nouvelle depuis maintenant plusieurs semaines.

Je prends par ailleurs rendez-vous avec l’anesthésiste, ce sera le 29 février. Je fais ma demande de prise en charge pour le transport vers la clinique auprès de la CPAM, ne pouvant conduire après l’intervention, ainsi que la demande de prise en charge d’une partie des frais de celle-ci. Encore de la paperasse… 😒Mais bon, c’est pour la bonne cause… 

Le rendez-vous du 26 reste une formalité, je lui donne les documents demandés précédemment, nous faisons un dernier point sur le type et la taille des prothèses qu’il va me poser, il me rappelle une fois de plus les consignes à adopter par la suite, pour finir, je lui fais le chèque du reste à charge.

 Les jours passent, je m’occupe du mieux que je peux, je travaille énormément mes écrits, ça m’occupe l’esprit. Parlons-en… Ma fatigue physique, je la surmonte, mais ma fatigue psychologique, elle est bien présente. Je prends donc rendez-vous avec mon médecin traitant, qui, à la vue de mon état, me prescrit quinze jours d’arrêt supplémentaires, ainsi qu’une lettre d’adressage pour une collègue psychiatre sur Albi.

Malgré tout, mon état se dégrade, je passe beaucoup de temps à dormir, près de quinze heures par jour. Le peu de temps que je passe debout, j’écris, c’est mon exutoire, j’en ai fortement besoin. Ma dernière tentative d’agression et la rupture avec ma famille m’a atteint au plus profond de moi. J’ai un grand besoin de repos, dans cet état, il m’est tout simplement impossible d’assumer mon poste chez mon employeur. Dans le rouge psychologiquement depuis cette rentrée 2025, me voilà tout de même en arrêt de travail depuis le quinze février. 

Mars

Et, le voici, le jour J, le 7 mars… Attendu à la clinique à 13 h 30, c’est avec une grande impatience que j’attends à mon domicile le VSL qui doit me conduire à Toulouse. Le chauffeur ne m’est pas inconnu, c’est lui-même qui m’avait transporté à Lyon lors de ma visite de contrôle suite à ma Vulvoplastie en 2023.

À 12 h 00, il me récupère, le trajet en sa compagnie est toujours aussi agréable, une nouvelle fois, nous échangeons sur mon parcours. Il me transmet tout son soutien pour cette nouvelle épreuve. Arrivé à Médipôle, il m’aide à faire mon entrée et m’accompagne jusqu’à ma chambre.

Cette chambre, la 347, en cette journée, elle est lumineuse, je m’y sens totalement détendu. Les infirmières passent me donner les consignes, la douche à la bétadine, la ravissante blouse de bloc bleu 😂, la petite pilule pour se détendre, et me demandent de m’installer dans le lit dans l’attente que l’on vienne me chercher pour le bloc.

Peu après 15 h 45, c’est parti… On me dépose dans la salle à côté des blocs. On me pose la perfusion et trente minutes plus tard, on m’installe sur la table du bloc où, avant de m’endormir, mon chirurgien me rassure. 

Il est 18 h 15 quand je me réveille, très bien par ailleurs, comme à mon habitude. Il se passe un bon moment avant ma prise en charge, et il est près de 18 h 45 quand je retourne en chambre. Le contrecoup de l’anesthésie me rattrape, je sombre une nouvelle fois jusqu’à 20 h 30. 

À mon réveil, j’ai faim, j’ai soif et une très grosse envie d’aller aux toilettes. Je sonne, quelques minutes plus tard, une infirmière et un infirmier arrivent. Ils m’aident à me lever, ne pouvant le faire seule à cause des douleurs post-op. Je leur demande si je peux avaler un petit quelque chose. Ils m’annoncent que je n’ai pas le droit ni de manger, ni de boire jusqu’à 23 h 00 😥 Je vais devoir mettre mes envies en attente. 

À nouveau seule, je lève la blouse et je découvre le haut de ma poitrine, mais recouverte avec les pansements compressifs. C’est un moment des plus agréables pour moi. 💕💕

Contre toutes attentes, à 23 h 10, les deux infirmier(e)s rentrent dans la chambre, prennent mes constantes et un copieux repas chaud me tend les bras, enfin… Avec un large sourire, il me dit, « je vous préviens, il faut tout manger, il vous faut reprendre des forces« . 

Je m’exécute sans broncher, j’ai tellement l’estomac qui réclame que je ne mets que quelques minutes à ingurgiter le plateau. Mon repas fini, je réclame de pouvoir aller fumer une cigarette, il fait la moue, me le déconseille, mais malgré tout m’indique un lieu au même étage. Ce n’est pas une, mais deux cigarettes que je fume coup sur coup avant de regagner ma chambre pour le restant de la nuit. Et, je me remets dans le lit, en revanche, cette fois-ci, impossible de retrouver le sommeil. L’excitation due à l’opération est trop grande, la nuit va être longue…

Au total, ils passeront deux fois durant la nuit pour vérifier mes constantes. J’ai très peu dormi quand le petit déjeuner m’est apporté. Il est environ 8 h 30, une infirmière rentre. Les pansements compressifs me sont retirés, non sans douleurs. Il est environ 10 h 30 quand on me porte le soutien-gorge de maintien. Un passage à la salle de bain, et pour la première fois, je découvre ma poitrine. C’est une grande émotion qui me submerge à ce moment-là… Puis vient le tour de faire les essais pour le soutien-gorge de maintien que je vais devoir porter sans interruption durant un mois. Je fais le choix d’en prendre deux, un blanc, un noir. D’une pour pouvoir faire un roulement, de deux pour avoir le choix des couleurs en fonction de mes vêtements. Enfin, je suis invité à me rendre à l’accueil pour effectuer mon bon de sortie et régler le forfait hospitalier non pris en charge par ma mutuelle. Mon chirurgien, quant à lui, ne passera pas, il est tombé en panne de voiture et ne peut pas être présent pour me rendre visite.

Mes démarches administratives terminées, je contacte mon VSL pour qu’il vienne me récupérer. Lui aussi rencontre un problème avec un client. Il est dans l’incapacité de faire mon retour, mais m’indique qu’il m’envoie quelqu’un. Décidément, c’est la journée… C’est là que tout se complique pour moi. La personne me contacta, me demandant de l’attendre dans l’entrée de la clinique. Je lui fais alors savoir que je ne peux pas porter mon sac, mais il insiste, prétextant qu’il n’a pas le temps. Son ton est désagréable, je suis incommodé par ses propos, cependant l’histoire ne va pas s’arrêter là…

Je prends sur moi ma douleur, je prends mon sac et descends dans l’entrée. À nouveau, il m’appelle, me demande où je me trouve. Je lui précise que malgré tout, je l’attends à côté de la machine à café. Il me dit qu’il ne me trouve pas et commence à me prendre à partie, me hurle dessus, m’appelle Monsieur, me raccroche au nez. Un second appel, du même acabit, ça continue… Je prends alors la décision de rappeler mon chauffeur initial. Il est stupéfié par mon annonce, me présente de brèves excuses et me rassure en me disant qu’il m’envoie un autre chauffeur. 

Enfin… un chauffeur arrive, un jeune homme d’environ trente-cinq ans. Il a été prévenu de la situation et lui aussi me présente des excuses. Il prend mon sac, direction le véhicule. Nous ne sommes pas partis que l’autre chauffeur l’appelle, de nouveau la même comédie, il lui hurle dessus durant près d’un quart d’heure. De ce fait, on se trompe de direction sur un des échangeurs, nous voilà partis direction Carcassonne. Autant vous dire que je ne suis pas près d’arriver. Nous finissons tout de même par reprendre la bonne direction. Au final, j’arrive à la maison vers 13 h 45… Je suis épuisé par cette situation. Je pose mon sac dans l’entrée et file me reposer dans ma chambre durant deux heures. Autant vous dire que ma sortie et le trajet furent longs et pénibles. Il est environ 19 h 00, mon chauffeur principal me rappelle, il se confond en excuses. Je lui précise que je ne lui en tiens pas rancune, n’étant en rien responsable de l’autre fou furieux. Quelle journée… 😓

Me voilà de retour chez moi, l’opération s’est parfaitement déroulée, j’ai un arrêt de travail jusqu’au quinze mars et un nouveau rendez-vous avec mon chirurgien le quinze avril.

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